27 février 2007

Bruges - février 2007


Bruges, j'y suis allé plusieurs fois, et j'y ai beaucoup de souvenirs. J'y suis retourné en février, avec ma femme et mes filles, ma mère et ma soeur. Mon père est mort d'un bon cancer fin 2006, mais, lors d'une ancienne vie, mes parents avaient passé quelques séjours à Bruges, du temps où je n'existais pas encore, et y étaient retournés relativement récemment, profitant de mon installation dans le nord de la France.
Pourquoi c'est bien Bruges ? Pourquoi est-ce une ville à part ? C'est une ville qui est petite, finalement, mais qui a conservé toute son fierté flamande, colorée, riche et impressionnante, tout son patrimoine architecturale, des plus riches et belles maisons, aux maisons les plus pauvres.

Et puis, ses canaux, son béguinage, ses restaurants, ses bars, ses espaces verts, toutes ses rues (toutes ses rues méritent qu'on y passe). Et ses chocolats, également. Et ses moulins... eh oui, ses moulins...

Quand on y est allé avec toutes mes femmes (5, oui : ma femme, mes filles, ma soeur, ma mère... et encore, je ne vous dis pas tout...), ma mère nous disait tous les endroits où elle s'était arrêtée avec mon père. De quelqu'un d'autre, ça m'agacerait peut-être, parce que je ne suis pas toujours très emphatique, mais de ma mère, c'est plus émouvant. Et plus encore qu'il s'agit de mon père.

On a passé beaucoup de temps également, aux abords du béguinage. C'est calme, le béguinage, et c'est oiselé, aussi (oui, c'est plein d'oiseaux), et puis, c'est empli de sérénité, des piles de sérénités accumulées siècles après siècles, même si ce n'était pas forcément un endroit où l'on rigolait tous les jours...
Et puis, ma frangine a acheté du chocolat, et on est reparti. Et ma soeur et ma mère sont reparties dans notre Bretagne natale...

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envoyé par madem

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25 février 2007

France / Pays de Galles - Rugby - Tournoi des VI Nations - 24/02/2007

Bon, le scan est un peu de traviole, mais voilà le billet qui m'a permis d'accéder au Stade de France samedi soir 24/02.
Il s'agissait d'une double première : ma première entrée au Stade de France, ma première participation "live" à un match du tournoi des V ou VI nations. J'ai fait d'autres stades (la Beaujoire, Bollaert, le Parc des Princes, San Siro, Santiago Bernabeu, pour citer les plus connus), mais pas le SDF.

Bon, déjà, le premier constat : un match de rugby, ce n'est pas un match de foot. Sans déconner ? Oui, c'est vrai. Avec mes 2 potes, nous avons pris le métro puis le RER pour aller au match. Dans le RER, des supporters gallois chantaient leur hymne, les supporters français se sont mis à chanter "la Marseillaise", et puis, finalement les gallois se sont mis à chanter l'hymne français avec nous... Vous voyez ça en foot ? Bon, en même temps, gallois et français ne sont pas de farouches ennemis, ce n'est pas PSG - OM. Mais quand même, le sport comme cela, c'est bien.

Notre place est plutôt pas mal : nous sommes, pour la première mi-temps, derrières les en-buts français, au plus bas du 2nd étage. Plutôt bien placés donc...

L'hymne gallois a été chanté par Katherine Jenkins, une demoiselle fort charmante, il faut le dire...
Après cet instant d'émotion visuelle et auditive, nous sommes passés au match. Un match qui a commencé par une pénalité à l'avantage des français (3-0).
Et puis, les gallois marquent 2 essais transformés en 2 minutes (3-14 à la 14ème minute !!!).

Mais après, c'en était terminé des espoirs gallois : 2 pénalités, 3 essais, et 2 transformations plus tard, le France menait 23-14, et la mi-temps est arrivée.

La 2nde mi-temps fut moins animé, et il me semble que la France a géré son avance, pour terminer à 32-21.
Un match honnête, après un mauvais démarrage, donc, un match qui n'a pas déclenché une ambiance phénoménale dans le stade, même si les fanfares basques, les ola, et les marseillaises ont plusieurs fois animé l'ambiance. Mais finalement, la France a tranquillement géré un match qui n'a donc pas suscité plus de passion que nécessaire : le pays de Galles n'a pas fait illusion trop longtemps...
J'ai quand même eu le temps de voir que les mecs ne faisaient pas semblant de s'envoyer des tampons, que Dominici a 34 ans, court encore comme un lapin, et j'ai également passé du temps à observer ce que l'on ne voit pas bien à la téloche : le placement des autres joueurs qui ne sont pas sur la balle, et notamment, les ailiers et les arrières, leurs mouvements. C'est très intéressant. Ils bougent finalement beaucoup sans toucher forcément beaucoup de balles...

Sortie lente et tranquille, Kebab pas bon et frites pas cuites, la Keken qui va avec, voilà comment se vit un match jusqu'au bout...

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24 février 2007

Le retour à la terre (3 premiers tomes) - Jean-Yves Ferri & Manu Larcenet - 2002-2003-2005

1. La vraie vie


2. Les projets

3. Le vaste monde

Le tome 4 est sorti en 2006, mais je ne l'ai pas encore lu.


Il s'agit d'une biographie autobiographique romancée... Hein ? Qu'est-ce qu'il dit ? Alors, le héros s'appelle Larssinet, ce qui a pour but de montrer que c'est librement inspiré de la vie du dessinateur de la BD en question. Et par ailleurs, le scénario est écrit par Ferri. C'est donc l'histoire racontée en gags courts du déménagement de Larcenet de Paris à la campagne.

Je ne connais pas encore bien Larcenet, l'une des stars de la nouvelle génération de BDistes, tendance plutôt rigolo. Quant à Ferri, pas du tout entendu parler avant. Il fallait donc bien commencer, j'ai commencé par cela.
Donc, par suite de petits gags courts d'une 1/2 planche, Ferri nous raconte la vie de Larssinet, dessinée par Larcenet. La découverte de la vie à la campagne, les vrais et faux préjugés, les citadins apeurés par la campagne et les campagnards intrigués par les citadins.

On rit et on sourit, on réfléchit un peu, on accompagne le héros, trentenaire, dans sa peur de la paternité, de l'installation ou de l'embourgeoisement, on apprécie les personnages secondaires...
On réfléchit sur l'éloignement de l'homme d'avec la nature, la vraie nature : quand ses amis viennent le voir, ils trouvent ça génial d'habiter là, mais ils ne voudraient jamais y habiter. Ils aiment, mais en touriste.
La question que je me pose, c'est : est-ce que ça vaut 4 tomes ? Tant qu'on rigole, oui, mais en même temps, je ne sais pas si la veine est longtemps exploitable. Et puis, j'ai connu des BD "comiques" se prolonger plus longtemps sans jamais m'arracher un sourire. Alors, pourquoi pas. Mais ce n'est pas une série que j'achèterais. A emprunter à la bibliothèque...

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20 février 2007

Le golf de la forêt verte - janvier 2007

"Mais....", vous direz-vous..."mais qu'est-ce que cette note ?" Un code mystérieux, une oeuvre inconnue ? Non : je suis réellement aller au golf. Je ne vais pas vous le cacher, à moins que ma mémoire ne me joue des tours, c'était ce jour-là de janvier la première fois que je rentrais sur un golf : le golf de la forêt verte.

En fait, il y a une raison pour laquelle j'ai pénétré ce lieu, une raison sans laquelle, je serai resté ignorant du monde du golf pour encore sans doute quelques année, avant que, rattrapé par l'âge et le snobisme qui me guette, je ne plonge dans les affres du golfeur qui voit sa petite balle frôler le trou pour repartir finalement à l'opposé de là où on se trouve, et à égale distance du trou comparé au coup d'avant.
Oh, la, c'est compliqué, ce que je dis.

Bon, pour dire la vérité, du golf, je connaissais quand même l'essentiel des règles : les birdies, les bogeys, et autres albatros, le putter, les clubs, les pars, tout ça.
Bon, mais finalement, c'était pas si important : on y allait pour l'anniversaire d'une petite-cousine de ma femme, et du coup, les parents de la-dite petite-cousine payaien tout, restau plus initiation au golf... Alors, bon...

Bon, alors, le restau, je sais pas combien on a payé, mais c'était du correct sans plus. Je ne sais pas comment dire : les clients du restau étaient mieux mis que le restaurant, qui faisait, pour le coup, vraiment club-house qui se la pète, mais qui ne met pas tout en oeuvre pour mettre son cul à hauteur de son pet. Me suis-je bien fait comprendre ?
Quand aux clients du restau, peu de doutes : la dernière fois qu'ils ont du pratiqué du sport, c'était il y a vingt ans : moumoutes et dentiers, voilà à part les 3 tables que nous occupions (et encore, il y avait aussi des vieux chez nous), de quoi était composé le restau... Ou va se loger le snobisme, quand même.

Des vieux riches préfèrent aller bouffer au restau d'un club de golf plutôt que bien bouffer... Enfin, j'exagère, c'était pas si mauvais, mais franchement, si on ne vient pas y tâter de la balle, y a pas de quoi faire 2 kms de voiture.
Bon... Et puis, vers 15h30, on s'est lancé au golf. Trop bouffé, trop bu, mais on y est parti... L'initiation en 2 heures de temps, qu'est-ce ?
  1. S'amuser sur le green à faire rentrer la balle dans le trou à des distances plus ou moins raisonnables. Le temps de comprendre, que compte tenu de la population, j'étais d'un niveau correct, on a vite fait de s'ennuyer un poilounet.
  2. Apprendre à faire le premier coup du par, avec un bon gros club, et frapper un bon gros coup dans la balle. Ca, ça peut être rigolo, oui, mais bon...
Bon, j'ai l'air un peu méchant, mais en fait, c'était pas si mal. Le temps de me dire que, soit :
  • On n'a que ça à foutre, et alors prendre le temps, un jour par semaine de faire un parcours de golf, et voir quelques progrès arriver, ça peut être un objectif dans la vie.
  • On n'a pas que ça à foutre, et alors, le golf, ça ressemble à la mort. Tu t'imagines, toi, passer ta journée sur tes 18 trous, galérer comme un malade, faire le par 5 en 10, t'énerver pour un tout petit trou à la con.
On me dira, oui, mais t'es dans la nature, c'est beau, tu respires l'air pur, tout ça. Oui, dans la forêt aussi.
On me dira, oui, mais tu fais du sport... Oui, un peu..., c'est vrai.

Vous voyez, je ne suis pas complètement obtus, j'admets que le golf, ça peut être bien. Mais l'initiation m'aura permis de voir que cela n'était pas forcément pour moi.

Le Golf
envoyé par LeoNamur

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13 février 2007

Carp - Carp - 2006

Carp. Voilà un groupe qu'il est pas très connu. Vous connaissiez ? Pas moi il y a 2 mois.En fait, je l'ai découvert grâce aux podcasts de Télérama. En tant que fan de Pink Floyd, et plutôt intéressé par les Radiohead, une des branches modernes de l'héritage pink floydien, j'ai bien accroché à Carp.
Une musique d'hiver, une musique chaude et mélancolique, une musique de dimanches embrumés, de cigarettes vaguement terminées, oubliées, consumées seules dans le cendrier, un verre de whisky de qualité (pas de la bière, ça ne va pas trop).

Ce n'est pas exactement du niveau des 2 groupes pré-cités : moins créatifs, moins lyriques, mais c'est quand même très agréable. Triste sans excès. Mélancolique, quoi.

Et en plus, ils sont bretons, ce qui ne gâche rien.


Carp
envoyé par lepodcast

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11 février 2007

Irlande / France - Rugby : Tournoi des VI Nations - 11/02/2007

Bon, je l'ai vu à la télévision, le match, sur France 2, mais c'était un très gros match. Le match a changé de côté à plusieurs reprises, mais je dirai que notre victoire, même méritée, n'aurait pas été usurpée si elle avait tourné du côté des irlandais.

On a plutôt dominé les débats les 20 premières minutes, jusqu'à mener 13 à 3 dont 1 essai d'Ibanez, le capitaine, excellent et omniprésent jusqu'à son remplacement.
Puis, ensuite, ça s'équilibre, pour finir à la mi-temps avec 2 petits points d'avance à 13-11 pour la France, avec un essai irlandais.

La deuxième mi-temps est équilibrée, mais en même temps, on sent que l'Irlande en veut plus et cherche à revenir sur la France, et que les bleus, même s'ils excellent en défense, sont, effectivement sur la défensive.
Mais finalement, la France cède et se prend une nouvelle pénalité par O'Gara, pour se retrouver menée 14-13. Et puis, 10 mn avant la fin, à coup de batailles au pied et de jeux d'avant, ça bouge, et les mouches changent d'âne à plusieurs reprises :

  • 74ème : Beauxis tente le drop et la balle rebondit sur le poteau. On passe à côté du 16-14 pour la France.
  • 78ème : O'Gara plante une nouvelle pénalité : 17-13 pour l'Irlande. Une pénalité ou un drop ne suffit plus pour les français, il leur faut planter un essai.
  • 80ème : dernier baroud français sur le terrain irlandais, et exploit de Vincent Clerc qui dribble et raffute, garde son ballon au chaud jusqu'à l'en-but. L'essai sera transformé : 20-17 pour la France.
Le match fut beau, mais la victoire l'est encore plus.

Autre compte-rendu :

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Elephant Man - Davi Lynch - 1980

Ca passait sur Arte, jeudi 08/02/2007. J'avais déjà regardé des bribes de ce film, mais jamais vraiment en entier.

L'histoire ? Dans le Londres industriel et industrieux, gris et impitoyable de la fin du XIXème siècle, le chirurgien Frederick Treves (Anthony Hopkins) découvre un homme complètement défiguré et difforme, devenu une attraction de foire, et traité comme un animal par son "propriétaire". John Merrick (John Hurt), " le monstre ", doit son nom de Elephant Man au terrible accident que subit sa mère. Alors enceinte de quelques mois, elle est renversée par un éléphant. Impressionné par de telles difformités, le Dr. Treves achète Merrick, l'arrachant ainsi à la violence de son propriétaire, et à l'humiliation quotidienne d'être mis en spectacle. Le chirurgien pense alors que " le monstre " est un idiot congénital.

Mais le "monstre" en question est au contraire intelligent, raffiné, cultivé et sensible. Treves va réussir à convaincre le monde médical et hospitalier qu'il doit rester en permanence dans une chambre de l'hôpital (une chambre destinée au personnel, pas aux malades), moins pour une quelconque fragilité que pour le protéger du monde extérieur. Au fur et à mesure, la haute société londonienne va s'enticher de cet homme. Ce phénomène est plutôt bien vécu par John Merrick, moins par Treves, qui ressent cela comme s'il était devenu son nouveau propriétaire, et que dans des conditions certes plus humaines, il en faisait un phénomène de foire pour sa propre gloire, cette fois-ci.

C'est un film tiré d'une histoire vraie ! Je ne le savais pas avant de farfouiller sur le web... D'ailleurs, voici le vrai Elephant Man / John Merrick :
Quel est le message de ce film ? Passons sur l'évidence : acceptons-nous malgré les différences, bien sûr. Je pense qu'il s'agit plutôt de donner une vision sombre de l'humanité, où finalement, cet homme attire la fascination voyeuriste de toutes les classes sociales de la société (en l'occurrence londonienne), des plus pauvres aux plus riches. Quoi qu'il en soit, même si quelqu'un a su découvrir qui était vraiment cet homme, il restera avant tout un phénomène visuel, il fera peur avant d'intéresser par son discours.
Certaines scènes démontrent cruellement cette théorie : la célèbre actrice londonienne, qui vient le voir dans sa chambre, et dont on surprend le regard fasciné / dégouté par cet homme tout en essayant de badiner de choses et d'autres. Bien sûr, les piliers de bar et les putes qui vont également le voir dans sa chambre...

Et puis, l'atmosphère que crée Lynch dans ce film est superbe, ce noir et blanc blafard dans les rues de Londres est une riche idée. D'ailleurs, pour moi, Londres au XIXème siècle, c'est forcément en noir et blanc...

Bref, très bon.

Autres critiques :

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10 février 2007

Pilules Bleues - Frederik Peeters - 2001

Encore un auteur de BD que je connaissais pas, et qui gagne à être connu. Cette prolifération d'auteurs BD est très bien, mais très frustrante : comment tout lire ?

Bon, l'auteur-dessinateur parle d'un moment de sa vie, sa rencontre avec Cati, l'histoire d'un amour avec une femme et de son enfant séropositifs.
Le narrateur et son héroïne se croisent d'abord plusieurs fois (mais elle est maquée) avant de vraiment entamer une relation. Lors du dîner inaugural, Cati annonce d'emblée sa séropositivité et celle de son fils. Evidemment, cela fait un choc à notre ami, mais il décide très rapidement de passer outre.

L'histoire raconte en fait plusieurs choses :
  • La séropositivité d'une femme
  • Sa culpabilité d'avoir condamné son enfant à un traitement lourd à vie (les fameuses pilules bleues)
  • La relation sexuelle entre un séroné et un séropo
  • L'entrée d'un homme dans un noyau familial en tant que représentant de l'autorité sur un enfant qui n'est pas le sien
  • Le regard des autres (médecins, amis, famille)

Tout cela est traité avec beaucoup de poésie, de tendresse avec de la crudité non agressive, les différentes tranches de vie sont traitées avec un humour très léger. Un passage très bon est le suivant : le préservatif s'est déchiré durant le coït, la nuit semble longue et le couple se retrouve chez le médecin.
Le médecin, pas inquiet du tout leur répond, dans un long monologue :

"Bien, je vais vous expliquer une chose. Le HIV ne s'attrape pas comme la grippe, comprenez. Cette saloperie est bien plus sophistiquée... Tout d'abors, le virus se concentre fortement dans le sang et le sperme. De ce côté-là, pas de problème pour vous... Haha... On en trouve ensuite beaucoup dans les sécrétions vaginales de madame... et puis une quantité infime dans la salive... Mais pas de quoi permettre une contamination... La seule manière pour vous de l'attraper serait donc que son sang pénètre dans votre coprs par un moyen ou un autre, cas déjà extrême, ou alors qu'une plaie éventuelle entre en contact avec les sécrétions... Et quand bien même !... Les choses ne sont pas si simples... Il faudrait encore que plein d'autres conditions soient réunies et que vous ayez une bonne dose de malchance... Alors comprenez... Vu l'état de santé de madame, et la faible concentration de virus dans son sang... et vu l'état de votre sexe... vous avez autant de chances d'attraper le sida que de croiser un rhinocéros blanc en sortant d'ici..."

Et le médecin de se marrer comme une baleine.

Et sur la planche suivante, l'image est celle-ci :

Voilà, c'est bien, c'est tout doux, c'est direct et sensible, et c'est pas si souvent qu'on parle du sida sans sombrer dans le glauque (sombrer dans le glauque n'est pas forcément négatif dans une oeuvre d'art, mais il faut de tout pour faire un monde). En l'occurrence, d'ailleurs, je crois qu'on parle surtout d'amour.

Autres critiques :
Eh bien, sur cette BD, la blogosphère a été plutôt foisonnante et dythirambique...

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06 février 2007

Gibraltar - Abd Al Malik - 2006

C'est un copain qui me l'a fait écouter, un soir, pendant que nous digressions de choses et d'autres. Et puis, ça m'a parlé. J'ai commencé par me dire : tiens, c'est vraiment la mode du slam, après Grand Corps Malade, voici Abd Al Malik.
Et puis, je me suis dit : "ah mais non, c'est du rap". Et puis, j'ai pensé - à voix haute pour faire part de mes considérations à mon ami - : "c'est pas mal, ce rap, c'est jazzy en même temps, àa interpelle quelque part au niveau du vécu !".
Et j'ai aussi écouté les paroles. Et j'ai trouvé ça plutôt fin. Pas ciselé, non, fin.
On est loin du rap aggressif tous coupables sauf moi.

Il nous parle d'immigration, d'immigrés, de différences culturelles, de responsabilité individuelle sur son destin, de Dieu, de misère... Mais le discours n'est jamais appuyé, et parallèlement, pas non plus métaphorique, il fait appel à l'émotion et à la raison, il n'en fait pas des caisses. Et musicalement (y compris chant), c'est intéressant, c'est nouveau. Bon, de temps en temps, il fait des incursions dans la variétoche R&B, mais globalement, faut pas jeter, non, c'est bon.

Bon, je vous préviens, c'est du rap/slam intello, ni sexe ni démago, calme et jazzy, soul et groovy.

Autres critiques :
4 - L'ALCHIMISTE

Je n'étais rien ou bien quelque chose qui s'en rapproche
J’étais vain et c'est bien c’que contenaient mes poches
J'avais la haine, mélange de peur, d'ignorance et de gêne
Je pleuvais de peine, de l'inconsistance de n’pas être moi-même
J'étais mort et tu m'as ramené à la vie
Je disais « j'ai » ou « je n'ai pas »
Tu m'as appris à dire « je suis »
Tu m'as dit « le noir, l'arabe, le blanc ou le juif sont à l'Homme
Ce que les fleurs sont à l'eau »
Ô, toi que j'aime
Hey ! toi que j'aime
J'ai traversé tant d'avenues, tellement attendu ta venue,
Qu'à ta vue, je n'savais plus,
Si c'était Toi, si c'était moi,
Si c'était moi, si c'était Toi,
Hey ! toi que j'aime
Je criais ton nom dans l’désert des villes que j’traversais
Car sûr de ton existence, je savais que tu m'entendrais
Hey ! toi que j'aime
Ô, toi que j'aime
Je n'étais rien ou bien quelque chose qui s'en rapproche
J'étais vain et c'est bien c’que contenaient mes poches
J'avais la haine, mélange de peur, d'ignorance et de gêne
Je pleuvais de peine, de l'inconsistance de n’pas être moi-même
J'étais mort et tu m'a ramené à la vie
Je disais « j'ai » ou « je n'ai pas »
Tu m'as appris à dire « je suis »
Tu m'a dit « le noir, l'arabe, le blanc ou le juif sont à l'Homme
Ce que les fleurs sont à l'eau »
Ô, toi que j'aime
Hey ! toi que j'aime
Ni la rue ni les drames ne m'ont voilé à ta vue
Même au plus bas, même quand j'me disais que tout était foutu
Je t'aimais comme si je te voyais, car si je n'te voyais pas
Je savais que j'étais vu par Toi
Hey ! toi que j'aime
Tu es un lion et ton coeur est un soleil,
L'ultime secours de ceux perdus dans leur sommeil
Hey ! toi que j'aime
Ô, toi que j'aime
Je n'étais rien ou bien quelque chose qui s'en rapproche
J'étais vain et c'est bien c’que contenaient mes poches
J'avais la haine, mélange de peur, d'ignorance et de gêne
Je pleuvais de peine, de l'inconsistance de n’pas être moi-même
Tu es l'Alchimiste de mon coeur
Hey ! toi que j'aime
Ô, toi que j'aime
Hey....
Ô....
Toi, que j'aime.




05 février 2007

L'orme du Caucase - Tanigushi & Utshumi - 2004


C'est une BD. C'est du manga. Mais attention, dans Manga, on peut y voir plein de styles différents. Manga ne signifie pas forcément japoniaiserie goldorakienne, par exemple. Bon, je sais, vous le savez. Mais cela ne signifie pas non plus graphisme simpliste Sankukaien. Oui, OK, vous savez tout cela. Ce n'est pas non plus nécessairement violence, ou petite culotte de lycéenne japonaise, non.
Et en l'occurrence, ce n'est rien de tout ça, et c'est pourtant bien du manga. Un des plus grands mangaka. Tanigushi, je l'ai connu grâce à L'homme qui marche, conseillé par un ami :
Une merveille de petite parabole sans parole, de la poésie zénifiante pas bidon.

Eh bien là, c'est pareil. En fait c'est un recueil de nouvelles écrites par Utsumi mises en image par Taniguchi.

Le thème commun à ces nouvelles dessinées : des histoires de familles, d'enfant, de personnes âgées.
Ainsi, la première, l'Orme du Caucase parle d'un vieux couple qui acquière une maison séduits qu'ils sont par son jardin. Mais ils se rendent compte en emménageant que tout le jardin a disparu à l'exception d'un vieil arbre. Là, je vous avertis, on est dans le contemplatif naturel...

Ensuite, c'est le Cheval de Bois. L'histoire d'une petite fille qui fait la tronche pendant que ses grand-parents l'emmènent à un parc d'attraction et qui ne veut faire aucune attraction. Très beau. Pourquoi refuse-t-elle tout ?


Là, pendant que je vous écris, je cherche laquelle m'a plus plu, et mon coeur balance. Elles sont toutes merveilleuses. Mais une m'a sorti les larmes, et venant d'une BD, ça m'arrive rarement. Elles peuvent me transporter, me faire rêver, me faire bander, me faire rire, me faire réfléchir, mais pleurer, je ne m'en souviens pas : la petite fille et la poupée. Un riche graphiste japonais est en déplacement, et voit dans un journal une publicité pour un vernissage d'une peintre : sa fille, qu'il n'a plus vu depuis toute petite. Il va aller à ce vernissage. Il va la rencontrer. Je ne vous raconte pas la chute. Elles sont toutes belles, mais celle-là est d'une pureté et d'une simplicité qui touche au but.

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