22 février 2006

Pascin - Joann Sfar - 2005

Joann Sfar est un auteur de BD de l'Association, l' "Indé" de la BD.
En préambule, l'auteur précise que "Les événements décrits dans cet ouvrage sont imaginaires. Ceci n'est pas une biographie du peintre et dessinateur Julius Pinkas, dit Pascin (1885-1930)."
"Alberte with a fruit basket", de Pascin
"Noblesse malgache ou noblesse créole", toujours de Pascin, 1927

En fait, c'est un peu une biographie, mais pas tout-à-fait.

Sfar s'est largement inspiré de la vie de Pascin pour faire son ouvrage, mais il en a surtout tiré des petites saynètes prenant vie dans le Montparnasse du début du XXème (la grande période de la peinture à Paris).
Les thèmes principaux sont : l'amour, le rapport avec l'art, son interaction avec les femmes (les muses), le sexe et l'art, etc.

En fait, Sfar en profite pour faire passer sa vision de l'art, qu'il estimait sans doute proche de celle du dit Pascin (que je ne connaissais pas, je dois le dire).

Extrait d'un dialogue de Pascin avec sa maîtresse, Lucy :

Pascin : " Non, cette fois, c'est différent, c'est un cycle qui se termine. Je ne progresse plus. Je crois que je vais arrêter de dessiner"
Lucy : "Tu comptes également cesser toute relation sexuelle ?"
Pascin : "Pourquoi ?"
Lucy : "J'ai constaté qu'à chaque fois qu'une chose te faisait bander, il fallait que tu la dessines. Alors si tu veux arrêter le dessin, il faut arrêter de bander. Plus de désir de posséder le réel, plus de dessin."
Pascin : "La contemplation peut suffire, le dessin n'est qu'une option."

Voilà, c'est rempli de petites réflexions du genre, c'est très porté sexe, c'est un dessin qui ne séduira pas les amateurs de BD classiques, mais qui porte bien l'histoire et les thèmes abordés.
C'est une BD qui ne raconte finalement pas une histoire, mais qui apporte une réflexion sur l'artiste et le rapport à sa propre oeuvre.

Pas mal, je pense approfondir cet auteur, un jour où l'autre.

Autres critiques :

Mille-feuilles, Eclectihk-log, ...


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20 février 2006

Fahrenheit 451 - Ray Bradbury - 1953

Ray Bradbury est peut-être plus connu pour ses "Chroniques Martiennes" ("Martian Chronicles"), non ? Enfin, de façon générale, c'est plutôt un auteur de science-fiction. D'ailleurs, Fahrenheit 451, j'ai commencé à l'appréhender par Truffaut et son film tiré du bouquin.

Que veut dire Fahrenheit 451 ? Pourquoi ce titre ? C'est en fait la temprérature à laquelle le papier s'enflamme, à savoir 232° Celsius, histoire de trouver une échelle plus connue en France.

Fahrenheit nous plonge dans une sorte de dictature faisant passer la littérature, comme le plus grand danger pour l'homme, car il est alors amené à penser, et penser n'amène que tristesse, recherche d'autre chose, de mieux, et donc d'éternelle insatisfaction. L'être humain, en effet, n'est-il pas plus heureux lorsqu'il ne pense pas ?
Donc, les pompiers, dans ce pays, sont comme dans tous les pays, nos sauveurs du quotidien, puisqu'ils brûlent les livres...

Montag est l'un d'entre eux. Et il fait son devoir sans jamais se poser le moindre problème, jusqu'à ce qu'il rencontre Clarisse, une jeune femme intrigante parce qu'elle semble toujours tout remettre en question, et cela n'a pas l'air de la rendre moins malheureuse. Pendant que sa propre femme cherche régulièrement à se suicider, jusqu'à ce qu'on la "recycle" et oublie ses suicides, et ainsi de suite.
Montag est déstabilisé par Clarisse, et va commencer à se demander ce qu'il y a derrière ces livres, dont certaines personnes sont prêtes à risquer leur vie pour éviter qu'ils ne brûlent, voire à brûler avec eux.
Montag va commencer à lire, et à partir de là, de façon plus ou moins maîtrisée, sa vie va basculer, et il va découvrir l'envers du décor.

L'univers de Ray Bradbury dans ce roman se complète assez bien avec 1984. Un monde froid, surveillé, un monde de délation, d'hommes et de femmes morts vivants, et mangés par la télé suce cervelle.
Ca reste encore aujourd'hui, une vision extrêmement moderne, par le thème, cette dictature par l'abrutissement, la propagande et la peur. Et de même Bradbury a très peu inventé d'objets "futuristes", et le peu qu'il a trouvé demeure encore aujourd'hui tout-à-fait crédible, notamment cette télé interactive qui s'installe sur tous les murs et qui brasse du vide, ou encore les limiers-robots.
La vision est noire, froide, mais laisse un espoir, celui des hommes de bonne volonté et de bonne mémoire...

Autres critiques de la blogosphère :

Mondalire, Washi, la Bibliothèque d'Allie...

Montag gets the last laugh when he turns to Beatty’s dead body and says, “You always said, don’t face a problem, burn it. Well, now I’ve done both. Good-bye, Captain.”

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08 février 2006

Les Corps Impatients - Xavier Giannoli - 2003


Décidément, pour les cinéphiles parents d'enfants en bas âge, Arte propose vraiment une programmation ciné différente.

Quand le film est sorti, j'étais en Italie, et c'est un film qui n'aurait pas pu avoir un minimum de retombées médiatiques sans la présence de Laura Smet, fille, comme chacun sait de Johnny et de Nathalie Baye.

Paul (Nicolas Duvauchelle) et Charlotte (Laura Smet) vivent ensemble à Paris. On ne tarde pas à découvrir un cancer à Charlotte, probablement sans espoir de rémission. C'est à ce moment-là que Ninon (Marie Denarnaud), une ancienne copine de Charlotte choisit de refaire surface. Paul va se retrouver tirailler entre sa fidélité (amour ?) pour Charlotte et sa passion / désir (amour ?) pour Ninon.













Le film repose sur l'antagonisme "corporel" entre Ninon et Charlotte. Charlotte, en phase avancée de cancer, avec chimio et tout et tout, sent son corps qui se dégrade, elle perd ses cheveux, elle s'affaiblit, et Ninon, bien au contraire, est pleine de vie, avec un corps qui appelle à l'amour, et qui ne demande que ça. Paul va essayer de résister à son envie de Ninon, puis Ninon de résister aux avances de Paul, mais ce qui était prévu va arriver.
Et Charlotte, va le sentir, et cela va la rendre folle.

Le film nous plonge dans un monde moite, hésitant entre désir, émotion, fidélité, amour et finalement, si je ne me trompe pas, les héros choisissent de tout prendre, et mon impression c'est qu'ils y réussissent, tant bien que mal, malgré la volonté de Charlotte de s'auto-détruire et d'entraîner ses amis dans la chute. Mais le personnage de Charlotte n'est pas simple, car elle n'est pas "que dans l'auto-destruction, mais aussi dans l'amour du couple faussement clandestin.

C'est assez bien réussi, violent physiquement et moralement, charnel (avec quelques "explicit scenes"), et on se laisse entraîner dans la spirale du trio que je vais longtemps croire "maudit", mais, tout compte fait, à tort. Car je crois que Giannoli a choisi de finir un peu positivement (un peu, j'insiste).
C'est bien filmé, avec une photographie assez bien réussie, assez glauque, les acteurs, jouent bien leur partoche, particulièrement Laura Smet, avec un rôle ingrat, mais qui la met en valeur, car jouer un personnage comme ça n'est pas facile, vu d'un profane comme moi.

Je laisserai le mot de la fin à ma femme : "la vie est courte, on est fragile, ne perdons pas de temps, on ne sait pas ce qui peut nous arriver"



Autres critiques blogs :

La boîte de Pandore, Cinéfan




06 février 2006

Jackie Brown - Quentin Tarantino - 1997






Quentin Tarantino, voilà un réalisateur qu'il est intéressant !
Bon, j'ai vu tous ses films au cinéma, sans exception. Je n'en fais pas une affaire de principe, mais à chaque fois qu'un de ses films sort, il me branche, et comme mes fournisseurs de critiques habituels continuent à chaudement me le conseiller, je continue à y aller sans même chercher à connaître le fond de l'histoire.
Car après tout, l'histoire, est-ce vraiment ce que l'on recherche dans les films de Tarantino ? En fait, oui, aussi, on cherche ça, l'histoire.
Et là, c'est quoi l'histoire ?


Jackie Brown (Pam Grier), histoire de gagner un peu de tunes, en plus de son métier d'hôtesse de l'air, fait intermédiaire via son métier pour un trafic de drogues et d'armes,
Ordell Robbie, (Samuel L. Jackson, qui n'a pas changé de marque de casquette depuis Pulp Fiction).

Mais les flics (dont Michael Keaton) veulent coincer Ordell Robbie et pour cela, vont serrer Jackie pour la faire collaborer. Ce qu'elle va accepter, mais en montant un bateau aux flics, à Robbie et sa bande, grâce à l'aide d'un prêteur de caution.

Ce film est débordant de vie et d'idée.

  • toujours cette BO soul dépoussiérée (mais pas remixée par Tarantino)
  • toujours ces références aux films de série B des 70's
  • toujours ces acteurs à gueule et à look (L Jackson, De Niro, notamment, très réussis, ce couple de truands médiocres)
  • toujours ces dialogues interminables sur des sujets improbables
  • toujours ces répliques tarantinesques

Bref, je ne me suis pas emmerdé, et pourtant c'est un film assez long.

Ajoutons à cela le revival de Pam Grier, grosse (re)trouvaille de QT, encore, et puis cette façon de paumer cette banlieue paumée de L.A.

Je ne peux pas jeter grand chose, dans ce film... Si, peut-être...euh...en fait, non.

Quelques citations du film, qui résument un peu cet univers :

1/ Mel (Bridget Fonda) et Louis (DeNiro) regardent une photo :

Mel : That's Japan

Louis : Uh, looks like... I can... It shows...

Mel : Wanna fuck?

Louis : Yeah.

2/ Ordell Robbie : My ass may be dumb, but I ain't no dumbass

3/ Robbie & Beaumont

Ordell Robbie : Look, I hate to be the kinda nigga does a nigga a favor, then, BAM!, hits a nigga up for a favor in return. But I'm afraid I gotta be that kinda nigga.

Beaumont : What?

Ordell Robbie : I need a favor.

Et il y en a des caisses comme celles-ci...

Autres critiques : L'oeil sur l'écran, Nadjalover, On refait le film, Petit blog à la con

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