27 décembre 2005

Le temps qui reste - François Ozon - 2005


Le cinéma, c'est encore mieux quand on y va souvent.

De François Ozon, j'ai déjà vu Swimming-Pool et 5 femmes. Deux genres différents, pas encore déçu. Alors, pourquoi ne pas aller voir ce que donne "Le temps qui reste" ?

Là, c'est l'histoire de Romain, un photographe de mode qui découvre qu'une grave tumeur lui ronge les intestins et que le temps qui lui reste est de 1 à 3 mois. Il décide de ne pas suivre de cure intense, le médecin lui indiquant que même avec un traitement de cheval, à moins d'un miracle, n'aurait que peu d'effets positifs.
Romain est une personne pas foncièrement mauvaise, mais n'ayant pas appris à communiquer, et renfermée sur elle-même, et probablement égocentrique.
Il va passer ce sursis d'une façon particulière, et en quelque sorte, va s'ouvrir à la vie, en "donnant" à sa manière.

En fait, l'une des questions "superficielles" qui se pose au début du film, en tout cas, à moi, c'est : va-t-il en parler à ses parents ? Je ne vous donnerais pas la réponse, ça casserait une partie de l'effet du film, crois-je.
Ce que je pourrais dire en revanche, c'est qu'on apprend peu à peu à aimer Romain, personnage pourtant plutôt solitaire et peu intéressé par les relations humaines approfondies. Et pourtant, de ce point de vue, le personnage ne va pas évoluer. Ce qui est important, c'est la façon dont il s'ouvre aux autres, sa façon à lui de s'ouvrir, devrait-on dire.
La maladie en elle-même est un prétexte, de même que son homosexualité (oui il est homo, je ne vous l'avais pas dit ?), le cancer étant finalement assez discret tout au long du film dans ces manifestations les plus violentes. Même si on le voit maigrir et s'affaiblir, je crois qu'Ozon veut en quelque sorte nous montrer le parcours initiatique de Romain.

Le film est bien. Ozon, continue à garder une part de provocation, puisque je ne crois pas avoir déjà vu une scène de sexe homosexuelle aussi explicite (attention, il ne s'agit pas de X, cependant). J'aime bien cette histoire, même si je ne comprends pas vraiment les choix de Romain, dois-je dire. Je trouve qu'Ozon filme de façon à la fois crue, et esthétique. Il s'agit d'un peu plus que d'un simple film d'auteur, comme d'hab avec Ozon.

Autres critiques :

Matooblog
Blog culturel
Eighty4
Blog à Kali

Voilà, à vous...

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23 décembre 2005

La vérité nue - Where the truth lies - Atom Egoyan - 2005


Cette semaine, les filles sont en vacances chez leurs grand-parents. Du coup, cinoche, en l'occurence, La Vérité Nue.

Lanny (Kevin Bacon) et Vince (Colin Firth) sont 2 showmen américains célèbres en 1957. Ils sont même sans doute au faîte de leur gloire. Mais alors même qu'ils sont adulés dans toute l'Amérique, ils se séparent. La raison est inconnue, même si on découvre vite qu'un événement semble être à la source de tout cela.
Alison Lohman, journaliste, cherche à comprendre le pourquoi de cette séparation. Sa fonction de journaliste justifie son enquête, mais on comprend vite que ses motivations ne sont pas que professionnelles, et l'enquête va l'emmener plus loin que ce qu'elle pensait.


Ce film est un puzzle, la vérité nous apparaît toujours morcelée, même quand on croit qu'elle est complète. Les images nous mentent, et le montage d'Atom Egoyan, qui ne respecte pas la chronologie, ajoute à la confusion.
Une fois qu'on s'est habitué aux changements d'époque, et à qui fait quoi quand et vaguement pourquoi, on rentre compètement dedans. L'histoire est très bien, cette histoire d'amitié qui part en couilles, sans que l'amitié ne soit vraiment disparue, cette femme qui a des liens secrets avec le duo, ces personnages secondaires, moins secondaires qu'il n'y paraît.
Le coup de théâtre vaut également, même s'il apparaît de façon moins surprenante que dans "Usual Suspects" ou "6th Sense", par exemple, mais le déroulement du film, très maîtrisé, bien filmé, avec des acteurs que pour ma part je trouve sobres, et une belle actrice rousse sexy mais pas fatale.

En gros, c'est du bon film, tendance polar. En ressortant, on n'a pas appris grand chose, on ne ressort pas forcément plus intelligent, mais bluffé par la classe du réalisateur, et finalement, prêt à se faire manipuler de nouveau par Egoyan.

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Akoibon - Edouard Baer - 2005


Etant un fan d'Edouard Baer, mais étant en général un fan assez détaché, je pouvais louper la sortie d'Akoibon, mais plus difficilement ne pas voir le DVD dans mon club de DVD favori (et surtout unique). Me voilà derechef à le louer tout émoustillé de voir l'acteur Baer dans un film Baer, et de retrouver cet univers qui me parle beaucoup, mélange d'absurde de dialogues et de situation, si je devais résumer mon sentiment.
Sur ce film, mon attente n'a pas été déçue...

En résumé, tout un groupe de touristes se retrouvent sur l'ïle de Santa Margarita (dont le Guide du Routard déconseille formellement de s'y rendre). En vrai, on s'en rend compte, aucun d'entre eux ne sont de véritables touristes. D'une part, ils ont tous une autre raison d'aller dans cette île, d'autre part, on se rend compte que ce sont à la fois des gens qui vivent leur vie et les acteurs d'un film dont on voit le déroulement et les ratés de plus en plus pitoyables en temps réel. Dans cette île vit ce qui apparaît comme une ancienne gloire 60's 70's vit vaguement de ce tourisme et de son spectacle, assez Baerien, entouré de ce qui semble être ses 2 filles, et quelques gens bizarres. Peu de personnes présentes sur cette île peuvent être considérées comme des 1ers rôles, chacun ayant son histoire, admettons-le, relativement compliquée.

Pour être très clair, je crois n'avoir jamais vu un film comme ça. Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un chef-d'oeuvre, mais, j'ai adoré, car Baer nous emmène assez régulièremnt là où on ne l'attend pas. Et pourtant, qui le connait devrait être prévenu, mais ça ne suffit pas.

Mention spéciale à, en vrac :

  • le rôle joué par Gaston-Dreyfus, en "fil rouge" du film dans le film, narrateur du film
  • le spectacle conçu par Chris Barnes (Jean Rochefort), lointaine inspiration de ce que pouvait être une pièce "psychédélique" tendance St-Trop'.
  • Benoît Poelvoorde (qui joue Jean-Mi), mais il n'a pas de mérite, Poelvoorde est, avec Edouard Baer, mon comique préféré (enfin, je crois)
  • Les dialogues conçus par Edouard Baer, pile poil du Edouard Baer

Le problème ? Si on n'aimait pas le "Centre de visionnage de l'émission Nulle part ailleurs sur la chaîne Canal plus dans le but de contribuer à son amélioration dans la mesure où il y aurait lieu de le faire ", on n'aimera pas ce film.


De même, si on aime bien les comédies avec Christian Clavier (en tout cas toute autre version que celle du Splendid), on ne va pas bien comprendre. Pour tous les fans d'OVNI, ça devrait passer.

Autres critiques :

Focale - The remede - Le violon d'Ingres - Cacochyme - Le journal extime de Cyrille

Pour l'acheter pas cher

14 décembre 2005

PENNAC - aux fruits de la passion

Aux fruits de la Passion - Daniel PENNAC (2000)

Dernier opus de Pennac, inventeur de la désormais mythique famille Malaussène, famille bigarrée et recomposée de Belleville, dont on découvre chaque fois les aventures policières. Il s'agit ici des faits et gestes de Thérèse, diseuse de bonne avanture de son état, soeur de Benjamin Malaussène, gardien de la dite tribu.
Pas de morale, pas de message, pas de critique si fine de la société moderne, pas de roman noir. Juste une histoire, simple, racontée avec presque des mots d'enfant. Une histoire linéaire, certes avec rebondissements, mais surtout reposante, sans éclat, sans tambours. Ce n'est pas pour autant qu'on s'ennuie. On passe un bon moment, de toute façon le livre se lit vite, et puis on sera content de les retrouver la prochaine fois. On ne peut conclure sans parler de l'humour. C'est drôle, oui, assez. A lire pour se détendre, pour travailleurs fatigués souhaitant faire une pause.

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12 décembre 2005

The Nightmare before Christmas - L'étrange Noël de Monsieur Jack - Tim Burton - 1994



Jack est l'épouvantail d'Halloween city, la ville habitée par tous les monstres fêtant Halloween. Mais suite au dernier Halloween, Jack est triste, mélancolique.
Par hasard, il découvre la ville de Noël, visiblement très gaie en prévision de l'arrivée du Père Noël. Il a envie de remplacer le Père Noël. Pour ce faire il va l'enlever et va mobiliser tout Halloween pour l'aider à préparer Noël.

Dès le début de ce film d'animation, on retrouve la patte de Burton, son univers, sombre, gothique, poétique, mélancolique. On retrouve également la gaieté de ses personnages, des gens un peu seuls car un peu différents, mais qui trouvent l'énergie pour vivre leurs rêves, soit par inconscience, soit par volonté (Sally).
On retrouve les personnages haut en couleurs de Burton, dont mes préférés sont quand même Oogie Boogie et ses fameux rabatteurs Am, Stram et Gram.
Je me laisse porter par la poésie du magicien Burton, comme à chacun de ses films "non commandés".
Je pense que c'est un film qui, en plus, marche pour les enfant, comme pour les parents.


Le site officiel en français (pas mal) :
http://www.etrange-noel.net

Les critiques :
http://emmanuel.denis.free.fr/films/monsieurjack.htm

Pour l'acheter pas cher :
http://www.alapage.com/mx/?donnee_appel=KELKO&tp=FO&type=4&VID_NUMERO=382651&support=DVD&fulltext=&nopp=1&pdm_action=pdm_voir_fiche

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11 décembre 2005

Un peu plus loin sur la droite - Fred Vargas - 1997




Voilà, on commence avec Fred Vargas. C'est le deuxième Vargas de ma carrière. C'est bien, Vargas. Elle a l'art de nous raconter les bas-fonds de l'humanité tout en l'aimant. Ce serait du Frédéric Dard la gouaille en moins et la finesse en moins.
En tout cas, dans cette histoire, Vargas délaisse Adamsberg, qui, semble-t-il, est son personnage récurrent (un peu plus marrant que Julie Lescaut, un peu moins politically correct que Victor Novak, un peu moins chiant que Navarro), bien que son nome soit évoqué, pour Louis Kehlweiler.
Cet homme-là, boîteux d'une petite cinquantaine d'année, vient tout juste d'être viré du ministère de l'intérieur, où il exerçait pour un truc qui ressemble à la DST, observateur du quotidien pour y déceler l'anormal.
Mais, on ne se refait pas, alors, même viré, il continue à observer. Notamment de ces bancs parisiens qu'il a tous numéroté. Et un jour, il repère un tout petit bout d'os humain dans une merde de chien déposée au pied d'un arbre. Ce petit bout d'os va l'emmener, lui et ses comparses, recrutés d'une façon que je ne suis pas encore sûr d'avoir bien compris, au fin fond de la Bretagne, quelque part entre une ex recasée avec un millionaire de la Thalasso, un spécialiste du Moyen-Âge (rigoureusement inutile, de s'y connaître en Moyen-Âge, dans cette histoire, mais bon...), un archéologue (ou quelque chose comme ça), un meurtre, un pitbull, un maire zarbi, etc.
Et autres personnages, mais dont je ne peux évoquer les particularités au risque de déflorer l'énigme.
Vargas nous fait aimer ses personnages. Je ne suis pas sûr qu'elle nous fasse passer un quelconque message, mais elle nous fait aimer ces gens, elle nous fait rire franchement. C'est ce que j'appellerais du divertissement de qualité, voire un peu plus.
Sa force, c'est de bien maîtriser ses personnages, je crois. L'énigme est intéressante, bien sûr, mais je ne la ressens que comme un prétexte pour faire agir des personnages au sein de cette énigme. Et puis, quelques pensées profonds et définitives comme celle-ci :
«C'est fortiche, une mouche, mais ça énerve. Ça vole dans tous les sens, ça marche au plafond sans trucage, ça se fout partout là où il ne faut pas, et surtout, ça trouve la moindre goutte de miel égarée. L'emmerdeuse publique. Exactement comme lui, il trouvait du miel là où tout le monde pensait avoir bien nettoyé, n'avoir pas laissé de traces»
Enfin, bon, n'hésitez pas à lire, c'est ça, le fond de l'histoire.
Autres critiques :

Pour l'acheter pas cher :

http://www.chapitre.com/frame_rec.asp?donnee_appel=KELKOO&source=neuf&isbn=9782290304556&dinsight=404

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