05 février 2007

L'orme du Caucase - Tanigushi & Utshumi - 2004


C'est une BD. C'est du manga. Mais attention, dans Manga, on peut y voir plein de styles différents. Manga ne signifie pas forcément japoniaiserie goldorakienne, par exemple. Bon, je sais, vous le savez. Mais cela ne signifie pas non plus graphisme simpliste Sankukaien. Oui, OK, vous savez tout cela. Ce n'est pas non plus nécessairement violence, ou petite culotte de lycéenne japonaise, non.
Et en l'occurrence, ce n'est rien de tout ça, et c'est pourtant bien du manga. Un des plus grands mangaka. Tanigushi, je l'ai connu grâce à L'homme qui marche, conseillé par un ami :
Une merveille de petite parabole sans parole, de la poésie zénifiante pas bidon.

Eh bien là, c'est pareil. En fait c'est un recueil de nouvelles écrites par Utsumi mises en image par Taniguchi.

Le thème commun à ces nouvelles dessinées : des histoires de familles, d'enfant, de personnes âgées.
Ainsi, la première, l'Orme du Caucase parle d'un vieux couple qui acquière une maison séduits qu'ils sont par son jardin. Mais ils se rendent compte en emménageant que tout le jardin a disparu à l'exception d'un vieil arbre. Là, je vous avertis, on est dans le contemplatif naturel...

Ensuite, c'est le Cheval de Bois. L'histoire d'une petite fille qui fait la tronche pendant que ses grand-parents l'emmènent à un parc d'attraction et qui ne veut faire aucune attraction. Très beau. Pourquoi refuse-t-elle tout ?


Là, pendant que je vous écris, je cherche laquelle m'a plus plu, et mon coeur balance. Elles sont toutes merveilleuses. Mais une m'a sorti les larmes, et venant d'une BD, ça m'arrive rarement. Elles peuvent me transporter, me faire rêver, me faire bander, me faire rire, me faire réfléchir, mais pleurer, je ne m'en souviens pas : la petite fille et la poupée. Un riche graphiste japonais est en déplacement, et voit dans un journal une publicité pour un vernissage d'une peintre : sa fille, qu'il n'a plus vu depuis toute petite. Il va aller à ce vernissage. Il va la rencontrer. Je ne vous raconte pas la chute. Elles sont toutes belles, mais celle-là est d'une pureté et d'une simplicité qui touche au but.

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