08 février 2006

Les Corps Impatients - Xavier Giannoli - 2003


Décidément, pour les cinéphiles parents d'enfants en bas âge, Arte propose vraiment une programmation ciné différente.

Quand le film est sorti, j'étais en Italie, et c'est un film qui n'aurait pas pu avoir un minimum de retombées médiatiques sans la présence de Laura Smet, fille, comme chacun sait de Johnny et de Nathalie Baye.

Paul (Nicolas Duvauchelle) et Charlotte (Laura Smet) vivent ensemble à Paris. On ne tarde pas à découvrir un cancer à Charlotte, probablement sans espoir de rémission. C'est à ce moment-là que Ninon (Marie Denarnaud), une ancienne copine de Charlotte choisit de refaire surface. Paul va se retrouver tirailler entre sa fidélité (amour ?) pour Charlotte et sa passion / désir (amour ?) pour Ninon.













Le film repose sur l'antagonisme "corporel" entre Ninon et Charlotte. Charlotte, en phase avancée de cancer, avec chimio et tout et tout, sent son corps qui se dégrade, elle perd ses cheveux, elle s'affaiblit, et Ninon, bien au contraire, est pleine de vie, avec un corps qui appelle à l'amour, et qui ne demande que ça. Paul va essayer de résister à son envie de Ninon, puis Ninon de résister aux avances de Paul, mais ce qui était prévu va arriver.
Et Charlotte, va le sentir, et cela va la rendre folle.

Le film nous plonge dans un monde moite, hésitant entre désir, émotion, fidélité, amour et finalement, si je ne me trompe pas, les héros choisissent de tout prendre, et mon impression c'est qu'ils y réussissent, tant bien que mal, malgré la volonté de Charlotte de s'auto-détruire et d'entraîner ses amis dans la chute. Mais le personnage de Charlotte n'est pas simple, car elle n'est pas "que dans l'auto-destruction, mais aussi dans l'amour du couple faussement clandestin.

C'est assez bien réussi, violent physiquement et moralement, charnel (avec quelques "explicit scenes"), et on se laisse entraîner dans la spirale du trio que je vais longtemps croire "maudit", mais, tout compte fait, à tort. Car je crois que Giannoli a choisi de finir un peu positivement (un peu, j'insiste).
C'est bien filmé, avec une photographie assez bien réussie, assez glauque, les acteurs, jouent bien leur partoche, particulièrement Laura Smet, avec un rôle ingrat, mais qui la met en valeur, car jouer un personnage comme ça n'est pas facile, vu d'un profane comme moi.

Je laisserai le mot de la fin à ma femme : "la vie est courte, on est fragile, ne perdons pas de temps, on ne sait pas ce qui peut nous arriver"



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