Un peu plus loin sur la droite - Fred Vargas - 1997
Voilà, on commence avec Fred Vargas. C'est le deuxième Vargas de ma carrière. C'est bien, Vargas. Elle a l'art de nous raconter les bas-fonds de l'humanité tout en l'aimant. Ce serait du Frédéric Dard la gouaille en moins et la finesse en moins.
En tout cas, dans cette histoire, Vargas délaisse Adamsberg, qui, semble-t-il, est son personnage récurrent (un peu plus marrant que Julie Lescaut, un peu moins politically correct que Victor Novak, un peu moins chiant que Navarro), bien que son nome soit évoqué, pour Louis Kehlweiler.
Cet homme-là, boîteux d'une petite cinquantaine d'année, vient tout juste d'être viré du ministère de l'intérieur, où il exerçait pour un truc qui ressemble à la DST, observateur du quotidien pour y déceler l'anormal.
Mais, on ne se refait pas, alors, même viré, il continue à observer. Notamment de ces bancs parisiens qu'il a tous numéroté. Et un jour, il repère un tout petit bout d'os humain dans une merde de chien déposée au pied d'un arbre. Ce petit bout d'os va l'emmener, lui et ses comparses, recrutés d'une façon que je ne suis pas encore sûr d'avoir bien compris, au fin fond de la Bretagne, quelque part entre une ex recasée avec un millionaire de la Thalasso, un spécialiste du Moyen-Âge (rigoureusement inutile, de s'y connaître en Moyen-Âge, dans cette histoire, mais bon...), un archéologue (ou quelque chose comme ça), un meurtre, un pitbull, un maire zarbi, etc.
Et autres personnages, mais dont je ne peux évoquer les particularités au risque de déflorer l'énigme.
Vargas nous fait aimer ses personnages. Je ne suis pas sûr qu'elle nous fasse passer un quelconque message, mais elle nous fait aimer ces gens, elle nous fait rire franchement. C'est ce que j'appellerais du divertissement de qualité, voire un peu plus.
Sa force, c'est de bien maîtriser ses personnages, je crois. L'énigme est intéressante, bien sûr, mais je ne la ressens que comme un prétexte pour faire agir des personnages au sein de cette énigme. Et puis, quelques pensées profonds et définitives comme celle-ci :
«C'est fortiche, une mouche, mais ça énerve. Ça vole dans tous les sens, ça marche au plafond sans trucage, ça se fout partout là où il ne faut pas, et surtout, ça trouve la moindre goutte de miel égarée. L'emmerdeuse publique. Exactement comme lui, il trouvait du miel là où tout le monde pensait avoir bien nettoyé, n'avoir pas laissé de traces»
Enfin, bon, n'hésitez pas à lire, c'est ça, le fond de l'histoire.
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Libellés : Fred Vargas, polar
1 Comments:
Oui, mais surtout ce qui est bien chez Fred, ce sont les dialogues, savoureux, étranges, en accord avec les personnages, surprenants. C'est pas du roman noir, c'est du roman goulaiant.
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