21 grams (21 grammes) - Alejandro Gonzalez Inarritu - 2003
J'ai vu, il y a peu de temps au cinéma, Babel, du même réalisateur. Les critiques que j'ai l'habitude de croire (Télérama, les Inrocks et autres Masque et la Plume) avaient plutôt globalement ce film. Moi, j'ai beaucoup aimé. Mais c'est un autre film.
Dimanche, j'ai donc regardé 21 grammes en DVD.
Paul Rivers (Sean Penn) est malade du coeur. Il va bientôt mourir, à moins qu'une transplantation cardiaque est lieu. Il lui faut donc un coeur.
Ce coeur va lui arriver. C'est le coeur d'un homme écrasé avec ses 2 petites filles par un conducteur un peu pressé.
Le conducteur un peu pressé, c'est Jack Jordan (Benicio del Toro).
Paul Rivers ne supporte pas l'idée que la mort d'un homme lui ait sauvé la vie. Il va payer un détective privé pour trouver qui était cet homme et sa femme. La veuve en question, c'est Cristina Peck (Naomi Watts).
Paul, bien que marié avec Mary (Charlotte Gainsbourg), va tomber amoureux - du moins le croit-il - de Cristina.
Entretemps, Jack Jordan, qui s'était livré à la police, sort de prison apèrs avoir purgé sa peine. Cristina réussit à convaincre Paul de tuer Jack Jordan.
C'est noir, je vous avertis. Mais il semblerait que l'on peut quand même en sortir ? La fin est en point d'interrogation, à mon sens.
En tout cas, aucun personnage, pendant quasiment tout le film ne semble appeler à s'en sortir. Pas plus Paul Rivers, qu'un nouveau coeur ne rend pas plus heureux (et d'ailleurs, il fait visiblement un rejet de ce coeur), ni Mary Rivers, qui voudrait faire un enfant avec son mari mais dont son mari ne veut pas. Pas plus Cristina Peck, veuve renfermée sur elle-même et qui tient pas la drogue. Pas plus Jack Jordan, encore moins, qui commence le film en repenti grenouille de bénitier (sur son Pick-up, il a écrit FAITH, JESUS SAVES).
Que veut montrer Inarritu, dans ce film ? Je crois qu'il écrit une sorte de fatalité.
Paul Rivers aura toujours un problème de coeur, Mary n'aura jamais d'enfant, Cristina verra toujours mourrir l'homme qu'elle aime, et Jack Jordan sera toujours là au mauvais moment.
Un peu gros, peut-être. Mais tellement bien filmé, à mon goût. Des allers retours entre le passé, le futur, le présent, un patchwork de scènes qui montrent le puzzle prendre forme peu à peu.
Une photographie peut-être un peu trop passée au filtre, mais on a quand même de belles images. Et puis Benicio del Toro est parfait en homme ravagé par la culpabilité, persuadé que Dieu l'a condamné, refuse de le pardonner. Benicio del Toro, c'est une sorte de Jésus sauvage, un Jésus qui échoue.
Autres critiques :
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