14 janvier 2007

Changements d'adresses - Julie Doucet - 1998

C'est la première fois que je lis une BD de Julie Doucet. Je ne connaissais pas, j'ai plutôt choisit la BD du fait qu'elle était éditée par l'Association.
En fait, il s'agit d'une autrice (euse ? eur ?) québequoise. Il paraît même que c'est la plus connue. Je dois dire pour ma part que je n'en connais pas d'autres. Avant hier, je ne connaissais même pas celle-ci.
En tout ca, pour ce que j'ai pu en retenir pour m'être renseigné sur le net, son oeuvre ne fait pas toujours dans la tendresse.

En l'occurrence, cet album est constitué de 3 histoires à la fois complètement indépendantes et reliées par un thème unique : son apprentissage et ses débuts à la fois dans le métier de BDiste et dans le sexe et les sentiments.

D'ailleurs, la première histoire s'appelle "La première fois". Tout un programme. Dans le cas qui nous concerne, la première fois, c'est bien celle à laquelle vous pensez. Pour elle, elle sortait du couvent, devait avoir quelque 17-18 ans, et une amie à elle l'a emmené voir un groupe de mecs. paumés dans un parc. L'un deux, sous le prétexte fallacieux - qui ne trompe absolument personne - de lui montrer ses peintures (apparemment laides), réussit à coucher avec elle. Le décor est planté : les hommes seront des serpillères, ou quelque chose y ressemblant.

La 2nde histoire s'appelle "Julie au CEGEP du vieux Montréal". Là, elle y décrit à la fois sa formation artistique, qui visiblement ne lui a pas appris grand chose, perdue entre des cours de menuiserie et de tissage administrés par des professeurs pas forcément plus concernés que cela. Elle y décrit aussi son apprentissage de la vie amoureuse, la bêtise des hommes qu'elle croise et sa propre lâcheté, sa difficulté à dire non, à clore une histoire.
La 3ème histoire, la plus longue, c'est son "Journal de New York". Elle a, au démarrage de cette histoire, avancé à la fois sur les 2 thèmes du bouquin : un début de notoriété dans la BD nord-américaine, et un petit ami. Son déménagement vers New York s'inscrit d'ailleurs dans une double logique : vivre avec son ami, qui est new yorkais, et développer sa carrière dans un pays plus ouvert sur la BD que le Canada.
Sa carrière va bien avancer, en revanche, de plan drogues en scènes d'engueulades avec son mec, sa vie sentimentale s'avère cahotique.

Il s'agit ici de décrire des aventures sentimentales peu concluantes avec des mecs qui n'ont pas la part belle de l'histoire, mais finalement, l'héroîne-narratrice-dessinatrice-autobiographée ne donne pas non plus une belle image d'elle-même. Elle se met en scène avec ses défauts, sa résignation vis-à-vis des hommes, son fatalisme sur sa vie, sa lâcheté.

Le dessin, en noir et blanc, le style, très touffu, les petites cases, dont la petitesse est accentuée par l'abondance de détail, la grosse tête des personnages et des textes parfois logorrhéique (pas du Achille Talon, mais presque : en tout cas, elle, ne parle pas pour ne rien dire), fait de son style quelque chose de presque oppressant, qui résume sa vie, la façon dont elle la vit, et sans doute aussi sa peur de la grande ville.
Une oeuvre finalement plutôt anxiogène, pas destinée à passer en prime time sur TF1, malgré l'apparence anodine du texte.

J'ai bien aimé, et j'aimerais approfondir cet autrice.

Autres critiques :

Désolé, pas trouvé de critiques blogs sur ce titre spécifique

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1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Lire le blog en entier, pretty good

25 novembre, 2009 23:43  

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