13 janvier 2007

Les Noces de Guernica - Les Aventures de Boro / Tome 3 - Franck et Vautrin (1994)

Depuis 3 mois, j'ai décidé de me faire l'intégrale de Boro. En effet, ma mère détient la collection intégrale. En fait, il y a 15-20 ans (lors de la sortie, en fait), j'avais lu le 1er Tome, la Dame de Berlin. Je me souviens avoir bien aimé, je me souviens du contexte, des traits de caractères et physiques du héros, Boro, mais je n'avais pas poursuivi la saga. Et puis, lors de la maladie, puis de la mort de mon père, en octobre 2006, j'ai de nouveau passé beaucoup de temps chez mes parents, et j'ai constaté qu'ils avaient toute la collec (à laquelle j'ai, de surcroît, contribué).

Donc, j'ai décidé de m'y remettre. J'ai, dans un souci de remise à flot, commencé par relire la Dame de Berlin. Ce roman se situe globalement à Paris et Berlin à l'époque de l'arrivée au pouvoir d'Hitler. Puis, le Temps des Cerises, qui se situe principalement à Paris, à l'époque du front populaire de Léon Blum.


Le tome 3, donc, ce sont les Noces de Guernica. Au démarrage du bouquin, Boro, avec ses amis Prakash et Pazmany, est le patron d'une agence de photo fameuse qu'ils ont montés à 3.
Quels sont les traits de caractères de Boro ? Il est fidèle en amitié, il fonce droit devant, il est fanfaron, il est coureur de jupon, il boîte, il est beau, il est ténébreux, il est d'origine hongroise (son nom complet, c'est Blemià Borowicz)... Vous l'avez compris : c'est un héros au sens romanesque du terme, voire au sens mythologique du terme.

Boro est en reportage sur la guerre d'Espagne, très clairement du côté des républicains (donc contre Franco). Il est fait prisonnier par les partisans franquistes et envoyé à la prison d'Alto Corrientes, proche de Guernica, dans le pays basque.
Dans cette prison, il est bien évidemment soumis au sadisme des geoliers, se lie d'amitié avec Felipe Iturria, un fier basque, rencontre Arthur Koestler, tombe amoureux d'une fière espagnole, Solana Alcantara.
Puis, toujours dans cette prison, son ennemi du 1er tome, Friedrich Von Riegenburg, officier nazi convaincu, qu'on avait laissé pour mort au 1er tome, resurgit. Il vient en temps que gouverneur de la prison, ayant appris que Boro y est emprisonné. Riegenbourg a échappé à la mort, mais il est complètement foutu physiquement, paralysé, excepté d'un bras, condamné au fauteuil roulant, et il veut se venger de Boro, qu'il tient pour responsable de sa situation.
Il va donc exploiter vicelardement l'amour de Boro et Solana.

Bon, je vous passe les détails, mais sachez que dans la mesure ou les tome 4, 5 et 6 vont suivre, Boro survit à tout ça.

Ca se lit bien, le Boro... Le ton est romanesque, le style bien enlevé dans le rythme comme dans les temps morts, vraiment, pas de problème. D'ailleurs, j'en suis au tome 3, et je pense que je ne vais pas m'arrêter là.
L'autre point positif, c'est qu'on est bien dans l'époque, on la vit bien, on s'y sent dedans, on apprend des choses avec plaisir. En l'occurrence, j'ai appris ce qui s'était passé à Guernica. Et le tableau de Picasso prend alors plus de sens pour moi. J'ai, de façon plus générale, beaucoup appris sur les tenants et aboutissants de la guerre d'Espagne, répétition de la 2nde guerre mondiale, révélatrice de la couardise des pays démocratiques que sont le Royaume-Uni ou la France.


Et puis on vit les choses avec le héros, on a de la peine à lâcher le bouquin, c'est vrai, on est piégé.

Cependant... Je n'apprécie que modérément le héros qu'on nous propose. C'est un coureur de jupons invétéré, mais jusqu'à l'indécence, dans ce roman : vers la fin du bouquin - mais pas tout-à-fait -, il est sauvé (mais pas Solana) par des amis anglais qui lui veulent du bien, dont Julia Crimson, belle espionne anglaise. A peine hors d'atteinte des foudres de Riegenbourg, et alors que Solana est toujours captive, la quasi première chose qu'il fait, c'est se tringler la Crimson. Du coup, j'ai de la peine à adhérer à l'histoire d'amour. D'ailleurs, on nous fait plutôt comprendre que son seul vrai amour, c'est Mariyka Vremler.

Et puis, c'est agaçant, à la fin, il s'en sort toujours : c'est le gars, toujours crâne, n'importe qui se ferait descendre la gueule, tellement il se fout de la gueule du monde, mais non, pas lui, jamais. Toujours vivant.

Bon, il ne faut pas s'arrêter à tout cela. Je ne suis pas un grand admirateur du héros, mais j'aime bien où il nous emmène et la façon dont il nous y emmène. Donc pour cela, je vais continuer à le suivre encore un peu.
Et les personnages qu'il cotoyent sont attachants... Frank et Vautrin réussissent même à nous rendre sympathiques les proxos qui entourent Boro.


Bref, avec les "Noces de Guernica", vous apprendrez en vous divertissant, et si vous n'êtes pas regardant, vous aimerez même Boro.

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2 Comments:

Blogger joseph said...

Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

29 décembre, 2011 15:01  
Blogger joseph said...

Je suis en train de lire les Noces de Guernica, je suis quand même arrivé à la page 357. Et puis un peu las, de voir l'intrigue réduite à pas grand chose, je viens voir les critiques publiées.
Elles sont en général bienveillantes pour ne pas dire compatissantes.
Pour moi, Franck et Vautrin n'en méritent pas tant. Je ne connais pas encore la fin du livre et je suis donc ravi d'apprendre que le sort de Guernica va être analysé.
Car pour le reste, si vous pensez apprendre des choses profondes sur la guerre d'espagne, vous serez déçu. Il est question de l'enfermement de Boro dans une forteresse pendant plus de 250 pages.
le scénario exposé est d'ailleurs un peu difficile à avaler, il faut vraiment une grande patience à un lecteur exigeant pour poursuivre tellement c'est fantasmagorique.
Sur l'analyse du personnage Boro, la aussi, je crois que c'est du dès le départ au caractère de Boro, au fond, boro est victime d'anachronisme. Une telle mentalité ne pouvait pas exister avant guerre, pour le vérifier, il faut relire Sartre : "les chemins de la liberté".

29 décembre, 2011 15:04  

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