11 février 2007

Elephant Man - Davi Lynch - 1980

Ca passait sur Arte, jeudi 08/02/2007. J'avais déjà regardé des bribes de ce film, mais jamais vraiment en entier.

L'histoire ? Dans le Londres industriel et industrieux, gris et impitoyable de la fin du XIXème siècle, le chirurgien Frederick Treves (Anthony Hopkins) découvre un homme complètement défiguré et difforme, devenu une attraction de foire, et traité comme un animal par son "propriétaire". John Merrick (John Hurt), " le monstre ", doit son nom de Elephant Man au terrible accident que subit sa mère. Alors enceinte de quelques mois, elle est renversée par un éléphant. Impressionné par de telles difformités, le Dr. Treves achète Merrick, l'arrachant ainsi à la violence de son propriétaire, et à l'humiliation quotidienne d'être mis en spectacle. Le chirurgien pense alors que " le monstre " est un idiot congénital.

Mais le "monstre" en question est au contraire intelligent, raffiné, cultivé et sensible. Treves va réussir à convaincre le monde médical et hospitalier qu'il doit rester en permanence dans une chambre de l'hôpital (une chambre destinée au personnel, pas aux malades), moins pour une quelconque fragilité que pour le protéger du monde extérieur. Au fur et à mesure, la haute société londonienne va s'enticher de cet homme. Ce phénomène est plutôt bien vécu par John Merrick, moins par Treves, qui ressent cela comme s'il était devenu son nouveau propriétaire, et que dans des conditions certes plus humaines, il en faisait un phénomène de foire pour sa propre gloire, cette fois-ci.

C'est un film tiré d'une histoire vraie ! Je ne le savais pas avant de farfouiller sur le web... D'ailleurs, voici le vrai Elephant Man / John Merrick :
Quel est le message de ce film ? Passons sur l'évidence : acceptons-nous malgré les différences, bien sûr. Je pense qu'il s'agit plutôt de donner une vision sombre de l'humanité, où finalement, cet homme attire la fascination voyeuriste de toutes les classes sociales de la société (en l'occurrence londonienne), des plus pauvres aux plus riches. Quoi qu'il en soit, même si quelqu'un a su découvrir qui était vraiment cet homme, il restera avant tout un phénomène visuel, il fera peur avant d'intéresser par son discours.
Certaines scènes démontrent cruellement cette théorie : la célèbre actrice londonienne, qui vient le voir dans sa chambre, et dont on surprend le regard fasciné / dégouté par cet homme tout en essayant de badiner de choses et d'autres. Bien sûr, les piliers de bar et les putes qui vont également le voir dans sa chambre...

Et puis, l'atmosphère que crée Lynch dans ce film est superbe, ce noir et blanc blafard dans les rues de Londres est une riche idée. D'ailleurs, pour moi, Londres au XIXème siècle, c'est forcément en noir et blanc...

Bref, très bon.

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